Dans son atelier de Lambesc, Sébastien Sauze poursuit l’histoire des luminaires Sauze. L’artisan conçoit manuellement des lampes, véritables «sculptures lumineuses».
SÉBASTIEN SAUZE est tombé tout petit dans la marmite de l’artisanat. A l’heure où d’autres jouaient aux billes, lui se passionnait pour la soudure. Et c’est dans l’atelier de son père, Max Sauze, qu’il a appris à sculpter ses premières formes en acier. Des formes qui, associées aux lames d’aluminium, ont fait et font encore la renommée des Luminaires Sauze, produits aujourd’hui par la société Ekilux et fabriqués par Sébastien.
C’est toute une histoire que l’artisan a voulu faire renaître, celle des «sculptures lumineuses» créées par son père qui ont, à la fin des années 60, orné les maisons dans le monde entier. «Mon père est un artiste. Formé à l’école des Beaux-Arts d’Alger, il s’est installé à Eguilles dans les années 60. Il a élaboré des formes géométriques à partir d’éléments d’aluminium et y a intégré de l’éclairage, donnant ainsi naissance aux luminaires Sauze. Suspensions, appliques, lampes à poser, qui s’apparentent, à des «sculptures lumineuses», ont connu rapidement un succès international. «Suite à la crise du pétrole de 1973, les affaires se sont ralenties considérablement et mon père a stoppé la production des luminaires ». J’ai suivi des études de gestion et d’informatique et j’ai travaillé dans différentes sociétés, notamment dans la gestion des systèmes informatiques».
Des emplois qu’il met aujourd’hui à profit pour gérer son entreprise. Car Sébastien n’a jamais renoncé à sa passion première. Il a eu envie de reprendre et surtout de poursuivre l’histoire des luminaires Sauze. «En 2006, j’ai eu un déclic en voyant que les lampes de mon père se vendaient sur e-bay. Représentatives du mouvement des années 70, elles étaient revenues au goût du jour».
Sébastien s’installe donc à Lambesc et recommence à produire tous les best-sellers de la marque comme la petite Orion mais aussi de nouveaux modèles qu’il imagine et façonne.
Fidèle à l’état d’esprit qui a présidé à l’élaboration de la marque : tout est fait à la main. Du plus simple au plus élaboré des modèles : les manipulations manuelles se comptent pas milliers, et il ne faut pas se fier aux apparences. Plus le modèle paraît simple visuellement, plus il est techniquement compliqué à réaliser.
«Il est difficile de dire combien de temps il faut pour réaliser un modèle mais le travail manuel est le coeur de mon métier. Pour moi, il faut cet engagement physique pour créer un objet. Et il faut le faire du début à la fin». Sébastien réalise donc ses pièces de A à Z.
Dans son atelier, l’artiste-artisan conçoit et fabrique ses luminaires seul, mais emploie à temps partiel une personne pour l’assemblage, surtout en haute saison «Il y a une saison pour le luminaire. Les ventes se font surtout à l’automne lorsque les jours raccourcissent jusqu’au passage à l’heure d’été », explique l’artisan.
Sébastien travaille essentiellement avec des revendeurs. Ses lampes sont présentes dans plus de 120 professionnels de la décoration, jusqu’en Chine et New York». «Il m’arrive aussi de répondre à des commandes directes de particuliers, des hôtels, des institutions qui me demandent parfois de décliner les lampes dans d’autres dimensions. Ce sont à chaque fois des challenges».
Le professionnel aime aussi aller dans les salons internationaux : «j’y présente mes modèles mais je rencontre aussi d’autres professionnels du secteur». Car le chef d’entreprise est toujours à la recherche de ce qui pourrait faciliter son travail sans que celui-ci ne perde en qualité.
«Il s’agit essentiellement de sous-traiter des pièces qui me servent ensuite pour la création. Je cherche à gagner du temps et à inventer les meilleurs systèmes et bien sûr à innover».
Pour cela, Sébastien investit chaque année une partie de son chiffre d’affaires qui oscille entre 80 000 et 120 000 euros. L’entrepreneur n’est jamais à court de ressources, ni d’imagination. En véritable «Géo Trouvetout», il invente de nouvelles formes, propose de nouvelles couleurs : «je teste beaucoup, je suis très souvent en train d’imaginer des nouveautés car il faut sans cesse anticiper. Je cherche en permanence la perfection, toujours au plus simple». C’est aussi la marque de fabrique de la ligne Sauze : des luminaires uniques, beaux de la fixation à l’ampoule. Des oeuvres 100 % artisanales dont le rendu lumineux invite aux voyages…
MAGALI DESSAGNE-GUÉRIN
Ekilux SAS, luminaires ligne Sauze. www.lignesauze.fr
06 13 43 69 34
Article paru dans “Le régional” du 24 au 30 mars 2021